Les Péloquin, De la France à la Nouvelle-France
par Michel Péloquin, Sorel, Qc. 1992
Publié en anglais dans: AMERICAN-CANADIEN GENEALOGIST,#81,Vol.25,No.3,1999


 

Origine des Péloquin

Le patronyme Péloquin constitue le plus vieil héritage que possède la grande famille Péloquin, Pelloquin et très probablement Ploquin. Son origine et sa signification sont cependant très difficiles à établir parce qu'il est encore plus ancien que les premiers registres.

Jusqu'au XIIe siècle, les gens n'avaient de nom que celui reçu lors du baptême. À titre d'exemples, mentionnons Alain, Arnaud, Bernard, etc. Plus tard, un surnom s'ajoute au nom de baptême pour préciser l'individualité de la personne. Ces noms et ces surnoms deviendront bien souvent héréditaires pour former ainsi ce qu'on appelle les noms de famille.

La plus ancienne mention que nous connaissons du patronyme Péloquin, est tiré d'un vieux registre rédigé par des moines; "Rainaud le Veneur, du consentement de sa femme et de son fils donne à l'abbaye de Saint-Maixent, le droit de dîme sur son domaine du Plessis. En 1019, son fils Peloquin, confirme ce don."

Par la suite, plusieurs Péloquin ou Pelloquin nous ont laissé des traces. Parmi les plus intéressantes, mentionnons : Peloquin 1er, Seigneur de l'Île-Bouchard en France au début du XIIe siècle; Jacques Pelloquin, grand prieur d'Acquitaine au XVIe siècle; Nicolas, Jacques, Bertrand et Pierre, tous Chevaliers de Malte au XVIe siècle. Les armoiries attribuées aux Péloquin sont "De gueule à la tour d'argent".

En ce qui a trait à l'étymologie du mot, Péloquin, Plusieurs hypothèses sont avancées. À notre avis, elles se valent toutes. Aucune ne peut prétendre être plus sérieuses que les autres. La plus courante est celle d'Albert Dauzat : "Péloquin, Pelloquin (notron), pèle ocquin, diminutif de l'ocque (poids), surnom d'avare et de pauvre hère."

Au cours de l'histoire, les Péloquin occupent un territoire situé à l'ouest de la France. Il est composé du Poitou, du sud de la Touraine et de l'Anjou. Les principaux centres occupés par les Péloquin sont Poitiers, Niort et Saint-Jean-de-Monts. À la fin du XVe siècle, il existait un endroit qui s'appelait la Péloquinerie. Ce village fait maintenant partie de la ville de Poitiers.

Pelloquin au nouveau monde

Depuis 1661, la France est gouvernée par le Roi Louis XIV surnommé le roi-soleil. La politique extérieure française est alors profondément marquée par les conceptions et le tempérament de Louis XIV. Faire la guerre et vaincre font parti de la vocation royale. Conséquemment, durant son règne, la France connut quatre grandes guerres. Sur le plan intérieur, la répression religieuse à l'égard des protestants prend de l'ampleur. Le 18 octobre 1685, l'édit de Fontainebleau bannit les pasteurs protestants, interdit aux religionnaires de s'enfuir sous peine de galères, décrète la fermeture de leurs écoles, etc.… La politique religieuse intérieure et la politique extérieure de Louis XIV soulèvent les pays voisins.

Le 9 juillet 1686, plusieurs pays voisins de la France forment la ligue d'Augsbourg. En 1688, la révolution anglaise détrône la Stuart francophile et catholique Jacques II, pour le remplacer par sa fille Marie et son gendre, le pire ennemi de Louis XIV, Guillaume d'Orange. L'Angleterre s'allie à la ligue d'Augsbourg. Les hostilités avec la France débutent en septembre 1688.

Le principal enjeu de la lutte franco-anglaise est l'empire français d'Amérique qui, grâce à Robert Cavalier de La Salle s'étend jusqu'au golf du Mexique. Depuis avril 1689, la Nouvelle-France est dirigée par Louis Bouade de Frontenac. Il devait défendre la colonie contre les Iroquois et envisager la possibilité d'attaques de la part des colonies anglaises.

Le 10 octobre 1690, Frontenac se trouve à Montréal. On vient l'avertir qu'une flotte très nombreuse est en route pour attaquer et prendre Québec. Le lendemain, il quitte Montréal pour se rendre à Québec. Le lundi 16 octobre, trente-quatre voiles, commandées par Sir Williams Phips apparaissent devant Québec. Ses hommes tentent quelques débarquements et bombardent Québec. Ils n'ont aucun succès. Phips quitte Québec le 23 octobre.

Dans les jours qui suivent, plusieurs soldats sont hospitalisés. Le registre des malades de l'Hôtel-Dieu de Québec nous informe de leurs noms. Parmi eux se trouve : "François Pelloquin dit Crédit, soldat âgé de 26 ans, de la paroisse (sic) de Niort en Poitou, sorti le 10 novembre." Il avait séjourné à l'hôpital pendant dix jours.

Le registre des malades de l'Hôtel-Dieu de Québec est le premier document qui mentionne la présence en Amérique de celui qui deviendra l'ancêtre de tous les Péloquin d'Amérique. Ce document est très précieux. Il nous apprend que François Pelloquin est soldat, qu'il est âgé de 26 ans et qu'il provient de Niort en Poitou.

Le moment précis de l'arrivée de Pelloquin en terre canadienne nous est inconnu. Nous savons seulement qu'il est venu au Canada entre 1683 et 1688. Suite aux victoires du Régiment de Carignan contre les indiens en 1666, ce contingent de l'armée régulière française a été démantelé. Vers les années 1680, devant les menaces grandissantes de guerre avec les Iroquois, le Gouverneur de la Barre demande au Roi d'envoyer des troupes au Canada. De 1683 à 1688, le Roi envoie chaque année au Canada des compagnies des troupes de la marine. François Pelloquin est nécessairement arrivé au Canada durant ces années avec ces troupes de la marine.

Bien que François Pelloquin soit le premier Pelloquin à s'être établi en permanence au Nouveau-Monde, il n'est pas le premier Pelloquin à avoir foulé le sol canadien, Cet honneur revient à Etienne Pelloquin de La Rochelle. Ce dernier est venu au Canada vers 1672. Il était impliqué dans un procès contre Robert Cavalier de La Salle. Cette information est rapportée dans les "Jugements et les délibérations du Conseil Souverain de la Nouvelle-France."

Premier mariage Pelloquin au Canada

Le 20 juillet 1699, est un grand jour pour François Pelloquin. Il se marie en l'église de Notre-Dame des Trois-Rivières avec Marie Nicquet. L'acte de mariage nous apprend que François Pelloquin dit Crédit est toujours soldat, qu'il vint de la paroisse de Saint-André de Niort en Poitou, que Marie Niquet est veuve de feu Dominique Jutras et qu'elle origine de la paroisse de Champlain.

C'est de ce document, que provient l'erreur de croire que François Pelloquin était de la compagnie de Saint-Ours, et par extension venu au Canada avec le Régiment de Carignan, alors qu'à ce moment, François Pelloquin n'avait que 2 ans. Il existe quatre exemplaires de registre pour cette période. Dans l'acte original, nous lisons : "François Péloquin, dit Crédit, soldat de la compagnie de M….". Malheureusement, le nom suivant M…. a été effacé. Le deuxième exemplaire qui a été fait à la même époque indique : "…soldat de la compagnie de M. de Saint-Martin… " Les deux autres copies sont récentes. Une des deux laisse un blanc : "… la compagnie de M…." et l'autre mentionne : "… compagnie de M. de Saint-Ours…". Nous croyons que le deuxième exemplaire fait à la même époque que le premier doit être retenu au lieu du dernier exemplaire d'époque récente.

Quelques jour précédant la célébration du mariage, soit le 8 juillet 1699, le notaire Séverin Ameau de Trois-Rivières avait rédigé le contrat de mariage entre les futurs époux. Ce document nous apprend que François Pelloquin est natif de la paroisse de Saint-André de Niort en Poitou, qu'il est le fils de Mathurin Pelloquin demeurant en la dite ville, et de défunte Ambroise Syllard tandis que Marie Niquet est la veuve de Dominique Jutras et la fille de Pierre Niquet et de Françoise Lemoine demeurant en la seigneurie de Saint-François. François Pelloquin s'engage à prendre soin des enfants du précédent mariage de Marie Niquet, à savoir Marie-Ange, 14 ans; Michel, 11 ans; Jean-Baptiste, 8 ans; Catherine, 6 ans et Françoise 18 mois. François Pelloquin fondait donc son premier foyer avec déjà cinq enfants en bas âge. Le contrat de mariage est signé par De Ramesay, Crédit François Pelloquin, Françoise Lemoine et d'autres personnages dont la signature est illisible. Il faut souligner la présence de De Ramesay. Ce dernier a été Écuyer, Lieutenant et Capitaine dans les troupes de la marine, Commentant des troupes, Seigneur, Gouverneur des gouvernements de Trois-Rivières et de Montréal et Gouverneur par intérim de la Nouvelle-France. C'est li qui a fait ériger le Château De Ramesay, célèbre monument historique de Montréal, datant de 1714-1716. Il était arrivé au Canada en 1685, en qualité de Lieutenant dans les troupes de la marine.

Le contrat de mariage de François Pelloquin nous amène à nous questionner sur sa famille ainsi que sur la ville de Niort à cette époque.

C'est à Saint-André de Niort que Mathurin Pelloquin et Ambroise Syllard se sont mariés le 1er juillet 1658. Mathurin était le fils de Mathurin Pelloquin et de Françoise Chastaigné. Ambroise Syllard était la fille de Guillaume Syllard et d'Ambroise Barbaut. Elle était née à Niort le 9 décembre 1634. Dans l'acte de mariage, il est intéressant de noter que le prêtre qui a rédigé l'acte a écrit Mathurin Ploquin alors que ce même prêtre qui s'appelait Louis Pelloquin, a signé l'acte en écrivant Pelloquin. De leur mariage, trois enfants sont connus : François, né vers 1664, Marguerite, née le 6 septembre 1669 et Philippe, né le 16 mai 1672. Nous n'avons pas trouvé l'acte de baptême de François. Dans la première moitié du XVIIe siècle, plusieurs familles Pelloquin habitaient Niort. Étrangement, ces familles semblent s'être volatilisées vers la fin du XVIIe siècle.

Un nommé Augier, sieur de la Terraudière nous a laissé la description de la ville de Niort en 1675 : " La ville de Niort est la deuxième ville du Poitou en importance après Poitiers. Elle est divisée en deux paroisses, Notre-Dame et Saint-André. Notre-Dame possède sept mille communiants et Saint-André, de quatre à cinq mille. Cependant, il n'y a pas trois mille feux en la dite ville. Il y a quatre couvents de religieux, cinq couvents de religieuses et un hôpital des pauvres. Le terroir de sa situation est gras et fertile. Elle est bâtit sur la rivière de Sayvre (sic), qui porte les bateaux jusqu'à la mer."

Premières naissances canadiennes

Le premier Pelloquin à avoir vu le jour en terre canadienne est Félix. Il est né le 19 mai 1700 et a été baptisé à Trois-Rivières le 30 mai suivant. Dans l'acte de baptême, il est dit : "…né de légitime mariage de François Pelloquin dit Crédit habitant de Nicolet et Marie Niquet aussi habitante de Nicolet. Le parrain était Pierre Niquet et la marraine Marie Lefebvre. Ces derniers étaient le frère et la belle-sœur de Marie Niquet."

La deuxième naissance de la famille est celle de François Pelloquin, né le 21 février 1702 et baptisé le 30 mai. Le parrain et la marraine étaient Pierre (probablement Lefebvre) et Catherine Pelletier. Le prénom usuel de François sera Pierre.

Marie-Thérèse née le 21 juillet 1703, est la première fille du nom de Pelloquin à être venue au monde en terre canadienne. Elle a été baptisée le 25 juillet suivant aux Trois-Rivières. Par la suite nous n'avons plus de trace d'elle. Elle est sûrement décédée en bas âge.

La quatrième et dernière naissance de cette famille est celle de Thérèse. Elle est née le 2 février 1706 à la Baie-du-Febvre et a été baptisée le 24 février aux Trois-Rivières.

Établissement aux Trois-Rivières

Le 12 juillet 1700, François Pelloquin reçoit à titre de concession par le Seigneur Jacques Lefebvre, une terre et une habitation situées au bord du Lac Saint-Pierre dans la seigneurie de Saint-Antoine (de la Baie). Elle a trois arpents de front et quarante et un et demi arpents de profondeur. Cette terre est voisine de celle de Nicolas Vanasse habitant de la seigneurie Cressé (Nicolet). L'acte de concession a été fait devant le Notaire Ameau à Trois-Rivières. Cette terre était située sur en emplacement qui faisait l'objet d'un litige entre le Seigneur de La Baie et celui de Nicolet. Un procès avait duré dix-huit ans de 1684 à 1702. Finalement, après bien des procédures, les parties décidèrent d'en venir à un accommodement qui eut lieu le 27 octobre 1702 devant le notaire Jean-Baptiste Pottier.

Avec ce règlement, une nouvelle limite séparant les deux seigneuries est fixée. La terre de Pelloquin sera dorénavant dans la seigneurie de Nicolet, avec celle de Foucault et celle de Sébastien Trocas dit Croquant.

Le 11 août 1706, le Seigneur de Nicolet, Jean-Baptiste Poulin de Courval reconcède à François Pelloquin sa première terre de trois arpents plus trous arpents additionnels. Il aura comme voisins, Foucault et Jean-Baptiste Lampron dit Desfosser. Cette terre correspond aujourd'hui au lot numéro 585 du cadastre actuel de Nicolet-Sud. Cette concession a été faite devant le notaire Étienne Véron de grand Mesnil.

Le drame

Au mois de novembre 1706, le malheur frappe durement François Pelloquin et sa famille. Leur maison est entièrement détruite par un incendie. Puis, quinze jours plus tard, survient le décès de Marie Niquet. Dans l'acte de sépulture, nous lisons : "Ce vingt neuvième novembre mis sept cent six a été par moi soussigné prêtre religieux Récollet enterré dans le cimetière de cette paroisse Marie Niquet femme de François Pelloquin dit Crédit, habitant de La Baie. Elle est morte après s'être confessée en foi de quoi, j'ai signé le jour et an que dessus." Frè…Dupont.

Le vingt juin 1707, François Pelloquin dit Crédit, maître farinier demeurant à Trois-Rivières et Pierre Niquet de Saint-François-du-Lac comparaissent devant le notaire Étienne Veron de grand Mesnil pour régler la succession de Marie Niquet. Cet acte notarié nous apprend que Marie Niquet est décédée le 28 novembre 1706, et que la maison familiale avait été détruite quinze jours avant son décès par un incendie. Le 24 juillet 1707, toujours devant le notaire Étienne Veron de grand Mesnil, l'évaluation des biens de la succession est faite. Il ne reste à la famille que deux bœufs, trois vaches, une taure, deux veaux, deux cochons d'un an et une charrue. Il est vraisemblable de croire que Marie Niquet soit décédée suite à des blessures infligées lors de l'incendie de la résidence familiale. Si l'on tient compte du fait qu'elle avait 13 ans au recensement de 1681, elle devait avoir 38 ans à son décès. Elle laissait son mari avec huit enfants et les avoirs de la famille avaient été ruinés lors de l'incendie.

Deuxième mariage de Pelloquin

Le 23 décembre 1708, François Pelloquin est présent devant le notaire Pottier à Trois-Rivières. Il assiste à la rédaction de son contrat de mariage avec Marie-Françoise Harel. Cette dernière est la veuve de feu Pierre Blanchet. Celui-ci était farinier (meunier) et demeurait au moulin du Sieur de La Framboise. François Pelloquin qui est aussi farinier, demeure au mouline de monsieur Jean-Baptiste Courval au platon de Trois-Rivières (cet endroit est aujourd'hui occupé par le bureau de poste de Trois-Rivières). Le contrat nous apprend que les futurs époux ont chacun trois enfants à leur charge. Il semble que les cinq enfants issus du premier mariage de Marie Niquet aient été pris en charge par leur grand-père, Pierre Niquet de Saint-François-du-Lac. François Pelloquin possède toujours sa terre à La Baie Saint-Antoine, sur la quelle, il y a un grange de pieux de cèdres couverte de terre et de paille. Sa future épouse possède une terre de trois arpents de large sur quarante-et-un arpents et demi de profondeur. Cette terre est située également dans la Baie Saint-Antoine. Le mariage sera célébré à Trois-Rivières, le 7 janvier 1709. Ce contrat de mariage fait parti de la Collection de pièces judiciaires et notariales, 1638- 1759, conservée aux Archives Nationales à Québec.

François Pelloquin dans la région de Québec

C'est dans un acte rédigé par le notaire Chambalon à Québec, le 30 octobre 1710 que nous apprenons que François Pelloquin exerce le métier de farinier dans la région de Québec. À ce moment-là, il demeure à Beauport. Par cet acte, sont épouse Marie-Françoise Harel remet à Sébastien Trocat sa terre située à la Baie Saint-Antoine. Elle avait été concédée à son premier mari, Pierre Blanchet, le 21 septembre 1706 par le même Trocat. Certains historiens ont commis l'erreur d'attribuer cette terre à François Pelloquin.

Deux ans plus tard, soit le 3 octobre 1712 devant le notaire Chambalon, c'est au tour de François Pelloquin d'abandonner sa terre de la Baie Saint-Antoine. Sous condition que le Sieur de Courval, Seigneur de Nicolet, laisse tomber les arrérages de cens et rentes dus, la terre lui est remise par Pelloquin.

Le document mentionne que Monsieur de Courval a tenu compte dans sa décision du peu de travail fait par François Pelloquin sur sa concession. De plus, nous y apprenons que François Pelloquin dit Crédit est meunier et qu'il demeure au moulin du Sieur de Forillon à la Pointe-aux-Lièvres, près de la ville de Québec. Ce Sieur de Forillon, était Louis Aubert de Froillon, Seigneur de Kamouraska.

Mariage de Félix, l'aîné des enfants

Ce n'est que huit années plus tard, soit le 22 juillet 1720, que nous retrouvons des informations concernant un membre de la famille Pelloquin. Félix, l'aîné des enfants assiste à la rédaction de son contrat de mariage avec Marie Peltier. Le document est rédigé à Sorel, par un missionnaire, car à ce moment-là, il n'y avait pas de notaire dans la région. Le futur époux apporte à la communauté une terre de quatre arpents de front, situé sur la rivière Richelieu dans la seigneurie de Sorel et tous les instruments de forgeron. Quant à la future épouse, elle apporte à la dite communauté, une taure d'environ deux ans, une brebis et un cochon. Ce contrat de mariage a été fait en la présence de Michel Peltier, le père de Marie, de Michel Desorcy et de dame Catherine Legardeur, veuve de Monsieur de Sorel et Seigneuresse de la seigneurie de Sorel.

Il est à souligner qu'aucun membre de la famille Pelloquin ne paraît avoir été présent. Pour ce qui est de l'acte de mariage religieux, il semble avoir été perdu. L'aveu et dénombrement de 1724 nous indique que Félix Pelloquin a une terre de quatre arpents sur quarante, une maison, une grange, une étable et quinze arpents de terre labourable. De plus, plusieurs actes notariés nous mentionnent que Félix Pelloquin était maître forgeron.

Mariage de Pierre Pelloquin

C'est à Boucherville, devant le notaire Tailhandier, que ce contrat de mariage de Pierre Pelloquin a été rédigé le 30 avril 1722. Le document mentionne que Pierre Péloquin, dit Crédit, est le fils de François Pelloquin et de défunte Marie Niquet, habitant demeurant à Saint-Ours tandis que Geneviève Tournois est la fille de Jean Tournois, maître couvreur en bardeau, veuf de défunte Marguerite Benoît demeurant à Boucherville. La célébration du mariage aura lieu de 31 août 1722 à la paroisse de la Sainte-Famille de Boucherville, en la présence du père de Pierre, François Pelloquin de la paroisse de Saint-Ours.

Les époux s'établiront eux aussi sur une terre située sur le bord de la rivière Richelieu, dans la seigneurie de sorel. Au dénombrement de 1724, Pierre Pelloquin possède une terre de quatre arpents sur quarante, une maison, une grange, une étable, huit arpents de terre labourable et quatre de prairie. Leurs descendants portent encore aujourd'hui le surnom Crédit.

Décès du patriarche de la famille Pelloquin

Au début de juillet de l'an 1727, le curé de Contrecœur, l'abbé Miniac ouvre un nouveau registre pour la paroisse de Saint-Ours. À ce moment, l'église de Saint-Ours est située sur le bord du fleuve Saint-Laurent à l'endroit connu aujourd'hui sous le nom de Grand-Saint-Ours. Le premier acte inscrit est la sépulture de François Pelloquin dit Crédit : " L'an de mille sept cent vingt et sept, le treize juillet, nous soussignés prêtres missionnaires de l'Immaculée-Conception de Saint-Ours avons inhumé au cimetière de la dite église le corps de François Pelloquin dut Crédit, âgé d'environ soixante et dix ans, habitant de la dite paroisse sur la rivière Chambly (Richelieu), mort hier vers midi dans la communion de notre mère la Sainte-Église, mais sans avoir pu à cause de l'éloignement recevoir les sacrements qu'il désirait. Les témoins ont été André Chapdelaine dit la rivière, marguillier; Monsieur de Belleval, officier dans les troupes du Roi et Pierre Benoît, lesquels ont signé cy avec moi."

Nous sommes d'avis que la mort a frappé subitement François Pelloquin. Le mois précédent, soit le 19 juin, lors du contrat de mariage de Pierre Blanchet, son fils adoptif et fils de son épouse Marie-Françoise Harel, des dispositions avaient été prises pour assurer ses vieux jours. Pierre Blanchet et sa future épouse Marie-Anne Clément s'étaient engagés à nourrir et entretenir François Pelloquin et Marie-Françoise Harel suivant leur état et condition toute leur vie durant. En contre-partie, Pelloquin et son épouse s'étaient engagés à travailler selon leur capacité sur la terre des futurs époux et à leur donner la moitié de leurs biens. L'entente prévoyait même qu'au cas où ils ne pourraient s'accommoder, Pierre Blanchet et sa future épouse devaient construire une petite maison pour les loger et leur payer une pension convenable. Ce document démontre bien que rient ne laissait croire à une mort prochaine de François Pelloquin. Ce document nous apprend aussi que la terre en question était située en la Richardière. Cet endroit est aujourd'hui occupé par le village de Saint-Roch-sur-Richelieu.

Mariage de Thérèse Pelloquin

Malheureusement, François Pelloquin est décédé avant le mariage du dernier de ses enfants. Il s'agit de Thérèse, qui s'est mariée à Sorel, le 6 mars 1728 avec François Pelletier dit Châteauneuf. Leur contrat de mariage a été rédigé à Sorel devant le notaire De la Fosse. Il est à noter que François Pelletier était le frère de Marie Pelletier, l'épouse de Félix Pelloquin.

De nos jours

De nos jours, les Péloquin, Pelloquin ou Ploquin habitent principalement la France, le Québec, le Canada et les États-Unis. En juillet 1989, plus d'un millier d'entre eux se sont réunis dans la région de Sorel durant trois jours pour souligner le 325e anniversaire de François Pelloquin dit Crédit. Aussi, en 1990, les Pelloquin de France se sont regroupés en association. Ils organisent différentes activités tel que la journée de rencontre d'octobre 1991 à Saint-Jean-de-Mont, en Vendée à laquelle ont participé plusieurs centaine de Pelloquin de différentes régions de France.